Benoît Tornier est né le 19 mars 1951 à Ozillac en Charente-Maritime. Il a fait une formation d’inspecteur sanitaire des denrées alimentaires. Suite à cela, il a travaillé pendant deux années en tant que fonctionnaire. C’est en 1974 qu’il reprend l’exploitation agricole familiale où il cultive des céréales, des vignes et où il fait également l’élevage de bovins de race limousine.
En 2008, la maladie de Parkinson lui est diagnostiquée, bien que les symptômes soient apparus bien avant cela… En effet, c’est un soir de juillet 1983, en rentrant chez lui, après un traitement d’insecticide sur ses vignes, qu’il est pris d’un violent malaise. Il obtiendra la reconnaissance en maladie professionnelle en 2010. Il est bien conscient aujourd’hui que la maladie n’ira qu’en se dégradant.
Il est entré à Phyto-Victimes dès sa création. C’est en suivant l’actualité qu’il a vu qu’un groupe d’agriculteurs victimes des pesticides se formait et il a souhaité en être. Fort de son expérience et de son enseignement en tant que Président du syndicat de la race limousine en Charente-Maritime et en tant que Vice-Président du Groupement de Défense Sanitaire (GDS) de Charente-Maritime, il pensait pouvoir apporter quelque chose à cette association naissante. C’est un grand sentiment de solitude au sein de sa région et sa persuasion de ne pas être le seul dans cette situation qui l’ont poussé à s’investir au sein de Phyto-Victimes, sachant pertinemment que le combat serait rude surtout dans une telle région. En s’impliquant à l’association il découvre en effet qu’il n’est pas le seul dans cette situation, notamment grâce à sa rencontre avec Gilbert Vendé, secrétaire et membre du conseil d’administration de l’association Phyto-Victimes, également atteint par la maladie de Parkinson.
Il pense donc que seules les personnes concernées peuvent s’exprimer sur des sujets aussi graves et qu’il est important d’agir et de faire bouger les choses. Il confie, en toute honnêteté, qu’il n’imaginait pas que l’association prendrait une telle ampleur et qu’il espère sincèrement que le travail réalisé continue à apporter soutien, aide et réconfort au plus nombreux. Comme il dit : « il y a 7 ou 8 ans on avait pas encore réellement pris conscience de l’impact des pesticides en France et dans le monde ». Aujourd’hui, il est de plus en plus difficile pour lui de s’investir physiquement au sein de l’association car la maladie de Parkinson lui provoque une grande et importante fatigue qui demande de très longs repos. En revanche, il répond toujours présent dès lors que l’on sollicite son avis.
Son investissement à Phyto-Victimes lui a permis de faire des rencontres. Comme celle avec Maître François Lafforgue qui le soutiendra lors de sa procédure avec la MSA au Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale (TASS). En effet, ils souhaitaient que les indemnités de la maladie professionnelle soient versées à compter de la date de déclaration de la maladie et non à la date de reconnaissance en maladie professionnelle. Malheureusement, il perdra en appel. Mais il retient du positif de cette expérience car cela aura permis de donner de la visibilité sur le sujet au niveau départemental.
Après 10 ans de traitements médicaux et 6 ans d’accompagnement lors de séances de kiné et balnéothérapie, il envisage la possibilité thérapeutique qu’est la stimulation cérébrale profonde des noyaux sous-thalamiques, d’ici 6 mois espère-t-il.
Depuis 6 ans, Benoît est retraité et aide son fils dans la gestion administrative de son exploitation. Celle-ci se situe pour les deux tiers en Dordogne et un tiers en Charente-Maritime. La coordination du travail des champs et des vignes est assurée par un ami, pendant que celle d’un élevage de 100 mères vaches et la suite est assurée par son fils comme l’appliquait Benoît lui-même.