Le gouvernement Macron se moque des victimes des pesticides !
Déposée en juillet 2016, la proposition de loi portant création d’un fonds d’indemnisation pour les victimes des pesticides était de nouveau au cœur des discussions dans le cadre du PLFSS 2020 (Projet de loi sur le financement de la Sécurité Sociale).
Le gouvernement d’Emmanuel Macron clame haut et fort qu’un fonds d’indemnisation des victimes des pesticides a été créé. Rassurez-vous, il ne s’agit que d’une opération de communication. Ce lundi 2 décembre 2019 a simplement été adopté une modification du système de reconnaissance des maladies professionnelles liées aux pesticides, ce qui signifie qu’il n’y aura aucune réparation intégrale des préjudices subis (comme cela existe pour les autres fonds d’indemnisation mis en place en France). Seule la prise en charge d’une partie des retraités, des conjoints collaborateurs et des enfants exposés in-utero est une réelle avancée.
Un nouveau dispositif et de nombreuses interrogations
La mise en place d’un guichet unique pour les victimes des pesticides interroge, notamment le financement de celui-ci. Qui va réellement payer ? Outre le fait que l’État soit complément absent du financement de ce dispositif, comment la taxe sur les produits phytosanitaires va-t-elle être prélevée et utilisée ? Dans quels délais ? De plus, est-ce que ce financement par les firmes pourra être pérenne dans le temps ?
Ainsi, à trois semaines de la mise en place de ce nouveau dispositif, aucun décret n’a été publié et nous ne connaissons pas les modalités d’application. Monsieur Macron, que devons-nous dire aux victimes qui nous contacteront ?
Le gouvernement peut encore agir avant qu’il ne soit trop tard !
Nous sommes extrêmement inquiets et écœurés par les manœuvres politiques du gouvernement Macron : pourquoi “se targuer” d’avoir mis en place un fonds d’indemnisation pour les victimes des pesticides si dans le même temps, on refuse la modification et la création de nouveaux tableaux de maladies professionnelles liées aux pesticides malgré des connaissances scientifiques flagrantes et précises ?
Déjà, en 2013, l’INSERM alertait sur le lien entre les pesticides et le cancer de la prostate. Nous sommes en 2019 et rien n’a été fait ! C’est aujourd’hui que les dirigeants politiques doivent agir afin de ne pas être jugés comme les responsables qui savaient mais qui n’ont rien fait.
En tant que seule association nationale d’aide aux professionnels victimes des pesticides, nous demandons à être intégré au comité de suivi concernant la mise en place de ce nouveau système de reconnaissance des maladies professionnelles liées aux pesticides. Nous souhaitons également saluer le travail, l’engagement et la sincérité de sénateurs et députés qui ont su aller au-delà des divergences politiques, pour défendre les victimes des pesticides.
Contact presse :
Association Phyto-Victimes – 06.40.19.87.98 – claire.bourasseau@phyto-victimes.fr