“Je n’avais pas connaissance de la dangerosité des produits”

Passionné depuis toujours :

Dominique Beaufort nait en 1951 à côté de Vendôme dans le Loir-et-Cher. Il grandit dans la campagne vendômoise avec une passion pour le monde agricole. Pourtant, ses parents ne sont pas agriculteurs. 

« papa travaillait pour les ponts et chaussées et maman dans un office notarial ».

Adolescent, il intègre le tout nouveau lycée agricole d’Areines avec l’ambition de faire plus tard un métier en lien avec la terre mais sur l’aspect technique. C’est ainsi qu’il devient technicien production végétale dans une société de semences en 1972.

Dominique est passionné par son métier. Il évolue dans différentes sociétés en tant que technicien production puis technicien commercial jusque dans les années 2010.
Pendant plus de 10 ans, il testera des nouvelles variétés de semences ou encore des produits phytosanitaires en cours d’homologation. 

« Les semences m’étaient confiées non traitées. Sans aucune protection, avec une bétonneuse, j’enrobais les semences d’insecticides, fongicides et corvifuges en poudre. Et quand il y avait un soucis, je coupais la bétonneuse et mélangeais à la main !»

Plus tard, Dominique devient expérimentateur et teste alors des produits phytosanitaires en cours d’homologation.

« Nous n’avions pas d’information sur la dangerosité des produits, pas de protection ni fiche de sécurité. Je transportais les produits dans ma voiture personnelle jusqu’aux exploitations où je menais mes essais. Ça sentait mauvais et puis c’est tout. Je n’avais pas connaissance de la dangerosité des produits ».

Chez des exploitants producteurs de céréales, betteraves ou pommes de terre, il traite des mini-parcelles sans protection puis contrôle l’efficacité des traitements en retournant dans les champs.

Devenu technicien commercial, il est moins au contact direct des pesticides. Néanmoins il continue à y être exposé notamment lorsqu’il se rend dans les champs avec ses clients.

En tout, Dominique aura été exposé aux pesticides pendant 37 ans 

La maladie : un cancer de la prostate.

Alors, en 2007, lorsque qu’un cancer de la prostate lui est diagnostiqué, il fait le lien entre sa maladie et les pesticides.

«J’en ai tellement respiré, ça me semblait évident ».

Pourtant à aucun moment, ni son médecin généraliste ni son oncologue ne lui demanderont son métier.

À l’époque le cancer de la prostate n’est pas reconnu comme maladie professionnelle en lien avec les pesticides.  Dominique garde sa conviction pour lui et entame un long parcours de soins : ablation de la prostate, radiothérapie, hormonothérapie, chimiothérapie s’enchainent pendant 15 ans jusqu’en 2022.

La reconnaissance :

En janvier 2022, la reconnaissance du cancer de la prostate comme maladie professionnelle en lien avec les pesticides fait les gros titres. Dominique a alors la confirmation de ses doutes.

« Quelques jours après cette annonce, je lis un article sur Phyto-Victimes et décide de prendre contact avec l’association pour être soutenu. Accompagné par Loïc Prieux du service d’aide aux victimes, je n’ai eu aucune difficulté à monter mon dossier de reconnaissance en maladie professionnelle. J’avais conservé tous les justificatifs, contrats de travail… ».

Une seule difficulté apparait alors, la MSA* reconnait le lien entre cancer de la prostate et pesticides mais ce n’est pas encore le cas du régime général (CPAM – Caisse Primaire d’Assurance Maladie).
Or, Dominique a réalisé la majeure partie de sa carrière sous le régime général.

*Mutualité Sociale Agricole

«En avril, Loïc m’appelle pour m’annoncer que le régime général reconnait à son tour, le lien entre cancer de la prostate et pesticides. Mon dossier peut donc être finalisé et soumis au FIVP**»

**Fonds d’Indemnisation des Victimes des Pesticides.

Depuis, Dominique a obtenu la reconnaissance de l’origine professionnelle de sa maladie et est devenu administrateur au sein de l’association.

Aujourd’hui Dominique partage également son expérience et son parcours auprès des étudiants des lycées agricoles, afin que ces jeunes puissent avoir l’information !

Si comme lui, vous souhaitez témoigner ou sensibiliser les jeunes contactez nous : 

contact@phyto-victimes.fr | 06 74 78 88 27

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